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La France, via l'ONU, mettrait bien Gbagbo sur la touche

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Le Conseil de sécurité s'apprête à prolonger le mandat du président ivoirien en le privant de ses prérogatives.
publié le 27 octobre 2006 à 23h51

La der des ders! A l'instigation de la France, les membres du Conseil de sécurité vont, dans les tout prochains jours, prolonger d'un an le mandat de Laurent Gbagbo à la tête de la Côte-d'Ivoire, tout en le dépouillant de l'essentiel de ses pouvoirs au profit du Premier ministre, Charles Konan Banny. Mais les partisans du chef de l'Etat ont déjà prévenu qu'ils refuseraient ce «diktat», laissant planer la menace d'une nouvelle flambée de violences dans cette ancienne colonie française.

Vide. En octobre 2005, le président Gbagbo aurait dû remettre son mandat en jeu lors d'élections. Mais la division persistante de la Côte-d'Ivoire, dont la moitié nord est contrôlée par des rebelles depuis quatre ans, a empêché la tenue de ce scrutin. Pour éviter un vide constitutionnel, le Conseil de sécurité avait alors décidé de prolonger pour «un an maximum» son mandat, le temps d'organiser des élections. Le provisoire va donc durer un an de plus...

Mais, cette fois, le Conseil de sécurité de l'ONU, aiguillonné par la France, qui maintient 3 000 hommes dans son ancienne colonie (opération Licorne), pour un coût de 250 millions d'euros par an, est décidé à octroyer les pleins pouvoirs au Premier ministre, transformant du même coup le président Gbagbo en «reine d'Angleterre». Paris, approuvé par plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, impute en effet à Gbagbo l'essentiel des blocages dans le processus de sortie de crise.

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