Son slogan annonce la couleur : «Rendons la Bulgarie aux Bulgares.» Avec ce programme, le candidat ultranationaliste et populiste Volen Siderov, 50 ans, a réussi à capter 21,5 % des voix et à être en lice dimanche face au chef de l'Etat sortant Gueorgui Parvanov, proche des socialistes (ex-communiste), qui, bien qu'ayant remporté 64 %, a été contraint à ce second tour humiliant.
Le quorum des 50 % de votants n'a pas été atteint en raison d'une trop faible mobilisation électorale. Bien qu'il sache n'avoir aucune chance, avec au mieux 25 % des intentions de votes selon les sondages, Volen Siderov, comme Le Pen en France après le 21 avril 2002, joue à fond son rôle de challenger. Cet ancien journaliste du quotidien de l'opposition démocratique Demokracija en 1990-1992 martèle son message haineux dans les meetings ou sur les ondes de la télévision privée Skat. Depuis quatre ans ce mince quinquagénaire en veste de cuir noir y anime une émission quotidienne de dix minutes, Ataka («l'attaque»), qui a donné le nom à son parti. Ataka avait remporté 8,5 des voix en 2005 et 21 députés. Ses cibles de prédilections sont les «traîtres qui vendent le pays» et les «privilèges» dont abusent les minorités ethniques. A propos des Turcs (10 % de la population), il fait jouer les plus vieilles fibres du nationalisme bulgare contre les siècles de joug ottoman. A propos des Roms (4,2 %), qu'il qualifie toujours de «voleurs et paresseux», il n'hésitait pas à