Mexico de notre correspondante
Le compte à rebours a commencé à Oaxaca, aux mains des membres de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (Appo) depuis le 19 juin. La mort, vendredi, d'un journaliste américain du réseau alternatif Indymedia, Brad Will, 36 ans, et la demande de l'ambassade américaine à Mexico de restaurer «la force de la loi et de l'ordre» dans la ville ont mis fin aux tergiversations du président Fox. Samedi, le chef de l'Etat a ordonné l'envoi des forces fédérales en renfort à la police de l'Etat, à 500 kilomètres au sud de Mexico. Un fait rarissime, justifié par «l'incapacité du gouvernement de l'Etat à garantir la sécurité publique et la paix sociale», compte tenu «de la présence de groupes radicaux, hors contrôle, qui font peser un risque sur la tranquillité des habitants», a déclaré Carlos Abascal, équivalent d'un Premier ministre, doté du portefeuille de l'Intérieur. Ces groupes armés et cagoulés «sont une invention du gouvernement pour justifier la répression, affirme Doroteo Mejca, instituteur. Nous n'avons aucun lien ni avec les partis politiques, ni avec des groupes armés, ni avec l'Armée zapatiste de libération nationale».
Barricades. Un contingent de quelque 4 000 hommes, assistés de véhicules spéciaux, bulldozers, lances à eau, gaz acrymogènes et engins antiémeute, appuyés par des hélicoptères, s'est ébranlé hier matin de l'aéroport d'Oaxaca fermé aux vols commerciaux vers la ville, où ils ont pénétré en mi