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Libération

En Algérie, un double attentat contre la réconciliation

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publié le 31 octobre 2006 à 23h53

Depuis une dizaine de jours, plusieurs signes montraient que le temps était révolu où les violences épargnaient Alger pour se concentrer dans des zones rurales. Un double attentat à la voiture piégée contre deux commissariats, à Reghaïa et à Dergana dans la grande banlieue de la capitale, est venu le confirmer dans la nuit de dimanche à lundi, faisant au moins trois morts et vingt-quatre blessés. Jeudi dernier, une bombe artisanale avait explosé devant l'enceinte d'une école militaire à El-Harrach faisant six blessés légers, dont des officiers. Plusieurs engins ont par ailleurs été désamorcés ces derniers mois à Alger et dans sa périphérie.

Les attentats de Reghaïa et de Dergana surviennent la veille du 1er novembre 1954, qui marque le début de la guerre d'indépendance. Ils se produisent aussi au moment où la «réconciliation nationale» du président Bouteflika montre ses limites. Cette politique devait à la fois tourner la page sur la sale guerre de la décennie 90, vider les maquis ­ y compris des agents que les services de sécurité y avaient infiltrés - et régler «définitivement» le problème de la place des islamistes sur la scène politique.

Opacité. Ce n'est pas le cas. Depuis 2003, une violence de basse intensité, faisant une vingtaine de morts par mois, s'est enracinée. Les autorités l'attribuent au GSPC, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat. Si ce groupe terroriste a proclamé son «allégeance à Al-Qaeda», il est aussi caractérisé par une grand