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Libération
Interview

«Nos relations avec Ankara sont schizophréniques»

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publié le 1er novembre 2006 à 23h55

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Faut-il ou non geler les négociations d'adhésion avec la Turquie, celle-ci refusant toujours l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes, en violation du protocole d'Ankara qu'elle a pourtant signé ? La Commission européenne, qui va remettre aux vingt-cinq Etats membres de l'Union, début novembre, un rapport sur le sujet, n'y est pas favorable, même si elle dénonce le «ralentissement des réformes» (lire encadré). Le Finlandais Olli Rehn, commissaire chargé de l'Elargissement, expliquait pourquoi à Libération dans une interview réalisée il y a quinze jours.

Faut-il suspendre les négociations ? Non, si la Turquie fait ce qu'elle doit faire. S'il faut être rigoureux avec Ankara, il faut aussi être juste. D'une part, nous devons exiger un strict respect des critères, en particulier sur les libertés fondamentales comme la liberté d'expression ou de religion, le droit pénal, etc. Mais, d'autre part, l'Union doit tenir parole : nous avons promis l'adhésion à la Turquie lorsqu'elle sera prête. Nos relations avec ce pays sont schizophréniques. Dans l'Union, nous sous-estimons son importance stratégique, alors qu'à l'inverse, en Turquie, on la place à un tel niveau qu'on estime possible d'obtenir une plus grande mansuétude dans l'appréciation des critères. Ce ne sera pas le cas. A cela s'ajoute la spirale négative qui s'est enclenchée depuis quelque temps : en Turquie, il y a un sentiment de déception car on pens