Johannesburg de notre correspondante
Arrivé à l'école dès 5 heures du matin, Floyd Ndlovu a aidé à préparer de la millie pap (bouillie de maïs) agrémentée d'épinards, qui sera servie gratuitement pour le déjeuner aux étudiants. Ce jeune homme de 21 ans, issu d'une famille modeste du Kwazulu-Natal, a passé deux ans dans la rue, volant pour survivre. Aujourd'hui, son rêve de créer sa propre entreprise n'est plus insensé. Depuis janvier, il prépare une licence en gestion au Campus Cida (Community and individual development association), à Johannesburg. Ouverte il y a six ans, cette école assure être «le seul établissement accessible à tous, qui offre une éducation supérieure holistique et qui est géré par ses étudiants».
Sponsors privés. Environ 1 300 jeunes Noirs démunis y font des études de gestion, 1 700 autres suivent des formations d'un an (pour travailler dans des call centers, des banques ou au sein de l'administration). Le coût des études (190 euros par an) est dix fois moins élevé que dans les universités d'Afrique du Sud. Dans les faits, la moitié des étudiants ne paient que l'équivalent de 18 euros, grâce à des sponsors privés qui prennent en charge leurs frais de logement.
La cheville ouvrière de l'école s'appelle Taddy Blecher. Nommé en 2002 par le Forum économique mondial parmi «les cent leaders globaux de demain», cet ancien cadre d'une compagnie d'assurances de 39 ans s'est «reconverti» dans le développement en 1995. «Comme beaucoup