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Libération

Les rebelles d'Oaxaca délogés, «mais pas vaincus»

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publié le 3 novembre 2006 à 23h57

Oaxaca envoyée spéciale

Pour rentrer dans Oaxaca, il faut désormais montrer patte blanche. Depuis l'arrivée des forces de l'ordre, samedi dernier, la police filtre les entrées et les sorties. Prière de dire ce que l'on vient faire, montrer ses papiers... Les voitures zigzaguent entre les épaves de bus calcinés, les gravats, les sacs de sable. Puis, plus rien jusqu'au Zocalo, qui fut le bastion du mouvement contestataire contre le gouverneur Ulises Ruiz. Aux premières heures de la matinée, les éléments de la Police fédérale (PFP), dont le campement a remplacé celui de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (Appo), vaquent, casques et boucliers sagement posés «en tortue» par terre. Certains mangent des tortillas, d'autres se font cirer les rangers en lisant le journal ou font une petite lessive dans un seau de fortune. Les plus jeunes se retournent sur les filles, les mécanos briquent les engins antiémeutes et vérifient le niveau d'huile.

Toujours là. Toute trace de l'occupation précédente a disparu. Le kiosque central a été nettoyé. Les banderoles de Marx, Lénine et Zapata ont été décrochées. Des employés de la mairie balaient soigneusement. Les cafés se risquent à rouvrir. La place a été rendue au public après les émeutes des derniers jours. Seuls en faction, une vingtaine d'hommes gardent chaque rue menant à la place, prêts à réagir à un éventuel coup de force des manifestants. Délogés de leur fief «mais pas vaincus», selon les termes de Flavio Sosa,