New York
Laurent Gbagbo n'a pas perdu de temps pour marquer son territoire. Quelques heures seulement après l'adoption à l'unanimité par l'ONU de la résolution 1 721 prolongeant pour un an la transition dans son pays, et donc son mandat, le président ivoirien a remercié, hier, «tous les membres du Conseil de sécurité» qui «ont rejeté toute possibilité de subordination de la Constitution d'un Etat à une décision d'une organisation internationale, fût-elle l'ONU». Son propos, diffusé par la télévision nationale, visait surtout la France qui n'a pas ménagé sa peine, ces derniers jours, pour tenter d'arracher une résolution marginalisant un président ivoirien considéré à Paris comme le principal obstacle à l'organisation d'élections «libres et transparentes».
De fait, l'ancienne puissance coloniale, qui depuis quatre ans maintient à grands frais plus de 3 000 soldats sur place, n'est pas parvenue totalement à ses fins. Elle a dû prendre en compte les réticences de la Chine et de la Russie, attachées plus que tout au respect de la souveraineté des Etats. Mais aussi plus surprenant pour les Français des juristes américains, peu enclins à voir une résolution de l'ONU empiéter sur une Constitution.
Désarmement. Résultat des tractations à New York, la résolution 1 721 renforce certes les pouvoirs du Premier ministre Charles Konan Banny pour mener à bien le désarmement des rebelles au nord et des milices pro-Gbagbo au sud, tout en préparant les élections avant f