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Libération

Revival sandiniste au Nicaragua

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Daniel Ortega, leader du FSLN, pourrait emporter la présidentielle au premier tour dimanche.
publié le 4 novembre 2006 à 23h58

Managua envoyé spécial

Vingt-sept ans après avoir renversé le dictateur Anastasio Somoza, et après avoir gouverné le pays dans les années 80, le sandiniste Daniel Ortega pourrait revenir au pouvoir au Nicaragua, dimanche, s'il remporte la présidentielle dès le premier tour, comme l'indiquaient certains sondages. L'ancien comandante, toujours secrétaire général du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) à 60 ans, est en effet crédité d'un score qui tourne autour de 35 % des voix. Selon une récente réforme électorale, c'est suffisant pour l'emporter au premier tour ­ à condition de devancer le candidat arrivé deuxième de 5 %. «Sans cette réforme, Daniel Ortega n'aurait jamais eu aucune chance de revenir au pouvoir, car, malgré la popularité certaine du FSLN, il provoque toujours plus de rejet que d'adhésion», estime Carlos Fernandez Chamorro, ex-sandiniste, qui dirige aujourd'hui l'institut d'analyse politique Cinco.

Remake soft. En tout cas, la simple éventualité d'un retour de l'ex-guérillero a replongé la région, le temps d'une campagne, dans un remake soft des années de guerre froide, quand la révolution sandiniste était combattue par la Contra, financée par les Etats-Unis de Reagan, qui craignait un «effet domino» castriste en Amérique centrale. A travers son ambassadeur à Managua, Washington n'a cessé d'intervenir dans la campagne, appelant ouvertement à voter contre Ortega. «Ce serait une tragédie pour le Nicaragua que ces élections se traduisent