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Libération
Interview

«Un parti familial dirigé par Ortega et sa femme»

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publié le 4 novembre 2006 à 23h58

Managua envoyé spécial

Ancien du Front sandiniste de libération nationale (FSLN), Sergio Ramirez fut le vice-président de Daniel Ortega entre 1984 et 1990. Rénovateur, victime des premières purges qui ont touché le Front après la défaite de 1990, il a été expulsé de la direction en 1994. Il a fondé le Mouvement de rénovation sandiniste avant d'abandonner la vie politique et de se consacrer à la littérature.

Quels sont les risques, selon vous, d'un retour au pouvoir de Daniel Ortega ?

Les dangers ne sont pas ceux auxquels on pense généralement : expropriations, étatisation de l'économie... Mais il y a un risque d'un contrôle politique accru sur les différents pouvoirs de l'Etat : le parquet, les tribunaux, la Cour des comptes, avec une augmentation de la corruption et du trafic d'influence. Certains des dirigeants du FSLN sont des hommes d'affaires. Ils vont vouloir profiter du négoce, décrocher des contrats avec l'Etat pour des marchés d'infrastructures, des routes. Une fois au pouvoir, je crains qu'Ortega ne se contente pas d'un seul mandat présidentiel comme le prévoit notre démocratie. Comme Hugo Chavez, il cherchera à réformer la Constitution pour se faire réélire, pour rester au pouvoir.

En quoi a-t-il changé ?

Ça fait des années que je ne le vois plus, mais je sais par exemple par des amis communs qu'il a changé ses lectures. Aujourd'hui, il lit Paulo Coelho. Après toute une vie de marxisme athée, il s'est peut-être converti à un spiritualisme light du type Coelho, peut-êtr