Ce pourrait être l'une des grandes idées de gauche pour rendre la mondialisation plus profitable aux pays en développement. De l'avis des experts, la suppression des milliards d'euros de subventions aux exportations accordées par la politique agricole commune (PAC) ou par l'Etat fédéral aux farmers américains permettrait mécaniquement à ces pays moins favorisés de faire remonter les prix de leurs produits agricoles. Et donc d'augmenter leur niveau de vie.
En France et en Europe, ces subventions publiques communautaires s'appellent des «restitutions» : elles permettent aux producteurs du Vieux Continent d'aller vendre sur un marché mondial structurellement excédentaire, où les prix sont libres et donc très bon marché, en leur offrant une compensation financière pour amortir leur coût de production élevé. L'an dernier, les restitutions accordées à l'agriculture européenne ont atteint plus de 1 milliard d'euros pour le sucre tandis que le lait a touché 1,5 milliard d'euros, les bovins 295 millions d'euros et les céréales 176 millions.
Dans ces quatre secteurs où l'Union européenne intervient massivement pour soutenir ses exportateurs, la suppression totale de ces restitutions inquiète beaucoup les organisations proches de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), qui ont toujours produit des excédents avec la certitude qu'ils pourraient les écouler à bon prix. «Si le marché mondial avait un sens, nous n'aurions pas besoin de restitutions pour expo