C'est un laboratoire sans paillasses ni machines. La fondation Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDi), située dans une série de bureaux à Genève, à quelques centaines de mètres du lac, se veut un «laboratoire virtuel» destiné à mettre au point et à produire des médicaments pour les pays les plus pauvres. Ceux-là mêmes que les multinationales de la pharmacie délaissent, faute de profits à réaliser : entre 1975 et 1999, sur 1 393 nouvelles molécules mises sur le marché, seules 16 visaient les maladies tropicales ou la tuberculose.
En 2003, un petit groupe emmené par un ancien de Médecins sans frontières, Bernard Pécoul, a lancé le DNDi sous forme de «partenariat public-privé» (PPP), avec l'ambition de mettre en réseau laboratoires publics et privés du Nord et du Sud, entreprises pharmaceutiques et gouvernements. Comme toute entreprise pharmaceutique classique, le DNDi affiche un «pipeline» bourré de molécules à différents stades du développement. Mais là où les grands labos ciblent le diabète, le cancer ou l'obésité, on travaille ici sur la maladie du sommeil, le paludisme ou la maladie de Chagas. «Pour démarrer, on a choisi des projets existants, mais en panne, que personne ne prenait», raconte Bernard Pécoul. Le premier médicament doit être disponible en 2006 et vise à faciliter le traitement du paludisme. Il symbolise la façon dont la fondation travaille, avec des contributeurs aussi divers que l'université de Bordeaux-II, une autre de
En Suisse, labo virtuel contre maladies négligées
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par Florent LATRIVE
publié le 6 novembre 2006 à 7h00
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