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Fixer un prix garanti aux producteurs

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L'ouverture des marchés menace l'agriculture des pays en développement, d'où la création de filières équitables pour les protéger du dumping social.
par Jean-Paul ROUSSET
publié le 6 novembre 2006 à 7h00

«Aussi longtemps que les lions n'auront pas leur historien, les récits de chasse tourneront toujours à la gloire du chasseur.» En exergue du dernier rapport du Programme des Nations unies pour le développement, ce proverbe africain résume bien les promesses non tenues du commerce international. Les pays développés prônent les vertus des marchés ouverts, mais conservent d'immenses filets de barrière protectionniste. Les barrières tarifaires moyennes des pays en développement sont passées de 25 % à 11 % en moins de vingt ans quand, dans le même temps, les libéralisations ont été unilatérales. Aujourd'hui, l'idée s'impose que l'ouverture des marchés ne favorise pas forcément la croissance et, surtout, n'entraîne pas arithmétiquement le développement humain.
Commercer, d'accord, mais comment ? Se développer, évidemment, mais comment ? «Les idées de gauche sur le commerce reviennent à savoir si l'on veut faire du libre-échange, du marché, un instrument au service d'une transformation sociale», résume Gustave Massiah, vice-président d'Attac.
Pour l'heure, la moitié de la population mondiale, des paysans, représente les deux tiers des personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour. Au banc des accusés : les accords agricoles de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce. «Dans un contexte de gains rapides de productivité pour une minorité d'acteurs économiques, responsables d'une surproduction généralisée face à une demande solvable rétréci