Menu
Libération

Instaurer une autre croissance

Article réservé aux abonnés
Le monde est arrivé à un seuil. Ce qui était tenable dans les années 60 atteint ses limites. Le développement humain (intégrant environnement, santé et éducation) doit devenir le nouvel indicateur et remplacer le PIB.
par Vittorio DE FILIPPIS
publié le 6 novembre 2006 à 7h00

Quelle croissance pour demain ? De la Conférence de Stockholm (1972) au Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg (2002) en passant par la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement à Rio de Janeiro (1992), la question est au centre de toutes les grand-messes internationales depuis plus de trente ans.
Mais la croissance pour la croissance ne constitue pas une fin en soi. Faire croître la consommation pour faire croître la production pour faire croître la consommation dans l'espoir de faire croître l'emploi – le tout sur fond d'accumulation illimitée du capital – confine tout simplement à l'absurde.
Et pour cause : une telle société de la croissance n'est pas soutenable, car elle se heurte aux limites de la biosphère. Le problème est devenu structurel. Un exemple ? Si tout le monde vivait et consommait comme des Français, il faudrait trois planètes pour satisfaire la consommation mondiale. Il en faudrait neuf si tout le monde se mettait à l'unisson des Californiens.
Ce n'est que «grâce» à la pauvreté des autres, des Maliens par exemple, que les plus nantis peuvent accroître leur produit intérieur brut (PIB). Bref, le monde est arrivé à un seuil. Ce qui était tenable dans les années 60 atteint une limite écologique et s'éloigne toujours plus d'une équité planétaire.Mesurettes. Mais comment passer du constat au projet politique ?
Pour l'instant, le PS semble loin de ces préoccupations. Certes, les uns et l