Barcelone envoyé spécial
«On assiste à une révolution silencieuse qui sera l'un des grands défis de l'islam», assure Abennur Prado, l'un des organisateurs.Pour la deuxième année, à Barcelone, le «féminisme islamique» fait l'objet d'un congrès international. Qu'on ne s'emballe guère : ce mouvement n'a pas grand-chose à voir avec la libération sexuelle prônée par le féminisme occidental. Et, loin de rejeter le Coran, il se revendique du «livre sacré», mais en s'affranchissant de l'interprétation patriarcale qui en a été faite depuis lors. «On assimile la loi divine à un corpus de lois et de préceptes machistes énoncés dans un contexte de sociétés dominées par l'homme. C'est de tout ce poids répressif qu'il faut aujourd'hui nous débarrasser», souligne la Pakistanaise Shaheen Sardar Ali. Comme elle, une vingtaine de conférencières, venues d'autant de pays, ont proposé une vision égalitaire de l'islam.
Obscurantisme. Pour ces musulmanes voilées ou non, la plupart instruites, il s'agit d'exiger les mêmes droits pour les deux sexes. En commençant par s'attaquer aux «barbaries» : lapidation, châtiments corporels, polygamie... «Dans les pays où la situation est moins terrible, rien n'est tabou, ni la répartition des tâches domestiques, ni les codes de la famille, ni l'avortement, etc., dit l'Espagnole Ndeye Andujar. Les féministes laïques doivent comprendre que l'islam est parfaitement compatible avec la lutte féministe.»«Il y en a as