Les sandinistes fêtaient déjà leur victoire dans la nuit de dimanche à lundi à Managua, forts des premiers résultats qui donnent Daniel Ortega largement en tête. Après dépouillement de 7% des bureaux, l'ancien guérillero obtiendrait 41% des suffrages, un résultat qui lui permettrait d'être élu à la présidence du Nicaragua dès le premier tour. Le complexe système électoral nicaraguayen donne en effet élu au premier tour le candidat ayant obtenu plus de 35% des voix et devançant de 5% son concurrent immédiat. Or, le candidat de Washington, Eduardo Montealegre, n'obtiendrait que 32% des suffrages.
En cas de deuxième tour en revanche, Ortega aurait dû mal à battre le candidat unique de la droite unie, selon les spécialistes électoraux du pays.
Daniel Ortega, aujourd'hui âgé de 60 ans, a été président de 1985 à 1990 après avoir renversé Somoza, le dictateur soutenu par les Etats-Unis. La campagne électorale avait d'ailleurs des allures de remake des grandes années, lorsque le Front sandiniste s'opposait aux Contras financés par Reagan. Puis il a régulièrement perdu les élections présidentielles en 1990, 1996 et 2001. Mais avantagé par ce système électoral taillé sur mesure et après avoir mené une campagne modérée empreinte de religion, Ortega a en plus bénéficié d'un très fort taux de participation, notamment dans les quartiers les plus pauvres où les électeurs ont fait de longues queues avant de pouvoir voter. Le probable futur président nicaraguayen, un peu empâté et qui ne