Un dérivé de l'arsenic contre la maladie du sommeil : le mélarsoprol est le traitement le plus courant pour les centaines de milliers d'Africains affectés par le parasite porté par les mouches. Cette molécule aux effets secondaires ravageurs – elle tue un patient sur vingt – a été mise au point il y a plus de cinquante ans. A l'heure où les grands labos pharmaceutiques des pays occidentaux vantent les pilules antitabac, antidépression ou anticholestérol, des millions d'habitants des pays les plus pauvres doivent se contenter de vieilleries de moins en moins efficaces. La raison ? Ce sont les laboratoires privés qui fixent l'agenda de l'immense majorité des investissements en recherche et développement (R & D). Avec une conséquence évidente : pas de marché solvable, pas de recherche. «Le marché ne donne aucune incitation pour développer des produits à destination des pays en voie de développement», rappelle Charles Clift, chargé d'animer une commission sur le sujet à l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Utopiste». Cette situation, masquée aujourd'hui par les «simples» problèmes d'accès aux traitements pour les pays du Sud, nourrit la critique d'un nombre croissant d'universitaires, de militants ou de politiques. En février dernier, c'est carrément un «traité international en faveur de la R & D pharmaceutique» qui a atterri sur le bureau des officiels de l'OMS, accompagné d'une longue liste
Soutenir la recherche pharmaceutique pour les pays du Sud
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par Florent LATRIVE
publié le 6 novembre 2006 à 7h00
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