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Libération

Une présidentielle pour la forme au Tadjikistan

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publié le 6 novembre 2006 à 23h58

Douchanbe envoyée spéciale

Les vieux sages, avec leurs longues barbiches blanches, sont assis au premier rang, puis viennent les femmes, coiffées de foulards chatoyants, puis de nouveau des hommes ; tous bien rangés par sexe et par ordre d'importance : le Tadjikistan doit réélire ce lundi son président, Emomali Rakhmonov, 54 ans, au pouvoir depuis 1992, et, pour cela, un parfait semblant de campagne électorale a été organisé. Ce vendredi à Hissar, bourgade historique à quelques kilomètres de la capitale, Douchanbe, les employés de quatre kolkhozes ont été convoqués pour écouter l'un des quinze «hommes de confiance» du chef de l'Etat. Emomali Rakhmonov lui-même, sûr de remporter plus de 90 % des suffrages ce lundi, n'a pas daigné faire le moindre meeting ni le moindre discours à la télévision, se contentant d'apparaître dans ses fonctions de chef d'Etat, inaugurant ponts ou chantiers, et envoyant pour le reste ses hommes de confiance battre le terrain. Les quatre autres candidats sont de purs figurants qui ont fait campagne en quartet, en soulignant bien qu'ils sont loin d'égaler les vertus d'Emomali Rakhmonov.

Guerre civile. «Le président Rakhmonov est l'homme de la paix, de la loi et des droits de l'homme. Son but final est de fonder un Etat démocratique», plaide le député Makhmad Rakhimov devant les kolkhoziens qui rythment le meeting en brandissant des portraits du Président et des banderoles lui souhaitant le succès. «Vous voyez, les gens ont des affiches comme c