Menu
Libération

L'UE fait la grosse voix avec la Turquie

Article réservé aux abonnés
La Commission se montre très critique à l'égard d'Ankara dans son rapport d'évaluation, publié mercredi, en jugeant insuffisants les progrès accomplis par ce pays • Elle se refuse cependant à recommander une suspension des négociations d'adhési
Le commissaire européen à l\'Elargissement, Olli Rehn. L\'Union européenne s\'est donnée un mois pour trouver sur la question chypriote un compromis qui permettrait d\'éviter une suspension partielle ou totale des négociations d\'adhésion avec la Turquie. /Photo prise le 8 novembre 2006/REUTERS/Yves Herman (REUTERS)
par Jean QUATREMER
publié le 8 novembre 2006 à 7h00

Bruxelles (UE), de notre correspondant
La Commission européenne estime prématuré de déclencher une crise avec la Turquie. Alors qu'elle se montre très critique à l'égard d'Ankara dans son rapport d'évaluation, publié mercredi, en jugeant insuffisants les progrès accomplis par ce pays, elle se refuse à recommander une suspension des négociations d'adhésion entamées en octobre 2005.

Néanmoins, elle durcit le ton en lui donnant jusqu¹au Conseil européen des chefs d¹Etat et de gouvernement des 15 et 16 décembre, pour autoriser l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes, comme elle s'y est engagée.

C'est mal parti : le gouvernement turc a déjà répondu que «la question chypriote est une question politique et ne constitue pas une obligation dans le contexte de notre processus d¹adhésion, qui est de nature technique».

La crise entre l'Union et la Turquie se focalise donc moins sur le ralentissement des réformes politiques et économiques que sur Chypre, un Etat membre qu¹Ankara refuse toujours de reconnaître. L'UE exige au moins que la libre circulation entre l¹île et la Turquie soit effective, comme le prévoit le «protocole d¹Ankara», signé en 2005, qui étend l'union douanière aux dix nouveaux Etats membres.

Mais le gouvernement dirigé par le conservateur islamiste Recep Tayyip Erdogan s¹y refuse toujours de crainte que cela ne soit interprété comme une reconnaissance de facto de Nicosie.

La Finlande, qui ex