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Libération

Le potentat tadjik réélu dans un fauteuil

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En stoppant la guérilla islamiste, Emomali Rakhmonov a su se rendre indispensable aux yeux des Occidentaux.
publié le 8 novembre 2006 à 0h00

Douchanbe envoyée spéciale

Le petit électricien devenu chef d'Etat, l'homme de la guerre devenu faiseur de paix, le communiste devenu pèlerin à La Mecque : le parcours d'Emomali Rakhmonov, 54 ans, réélu lundi, pour sept ans, président du Tadjikistan avec 79% des voix, est celui de toutes les contorsions et métamorphoses. Il naît le 5 octobre 1952 à Dangara, dans le sud du Tadjikistan, région alors très défavorisée de la plus pauvre des républiques de l'URSS. Grâce à l'école soviétique, ce fils et petit-fils de paysans reçoit une formation d'électricien et commence sa carrière professionnelle dans une usine de beurre de sa région. Puis il part comme matelot dans la flotte soviétique.

Ardent serviteur. Revenu au pays en 1974, il reprend son travail à l'usine de beurre, mais s'engage aussi au Parti communiste, seul moyen pour un jeune ambitieux d'améliorer son sort. De 1977 à 1982, il suit par correspondance des études d'économie à l'université de Douchanbe. A 36 ans, son zèle est récompensé par le poste de directeur du sovkhoze Lénine (une ferme d'Etat) de sa région. Le président tadjik a aujourd'hui fait disparaître de ses biographies officielles tout ce qui touche à ses services rendus au PC et il fustige avec ardeur une «idéologie artificielle [...] imposée de force à notre pays». Mais on peut déduire de son ascension qu'il fut d'abord un ardent serviteur de ce «régime autoritaire» qui lui permit de se faire élire député en 1990.

«Rakhmonov a beaucoup changé d