Donald Rumsfeld ne dit pas «neutraliser» ou même «éliminer». Il dit «tuer». To kill. C'est plus simple et plus clair. Au début de la semaine, le secrétaire à la Défense expliquait qu'il n'appréciait guère les tentatives de négociation avec les talibans et les combattants d'Al-Qaeda piégés à Kunduz: «J'espère qu'ils seront tués ou fait prisonniers», a-t-il dit. Donald Rumsfeld n'a pas de problème avec les mots de la guerre. Il ne parle pas des «inévitables dégâts collatéraux». Il constate juste que «quand il y a une guerre, et que les gens tirent, il n'y a pas de doute que des gens sont tués».
Il ne perd pas trop de temps à justifier les bombardements sur des talibans qui battent en retraite: ces convois de véhicules forment pour lui «une cible parfaitement légitime et attirante». Et il n'hésite pas à dire qu'il préférerait voir Ben Laden plutôt mort que vif: «Oh, bonté divine, bien sûr, après ce qu'il a fait!», a-t-il lâché mercredi soir sur CBS. Sa rhétorique est à son image: celle d'un homme rude, pragmatique, terre à terre, l'un des plus solides «faucons» de l'administration Bush.
Consécration. Depuis deux semaines, Rumsfeld, 70 ans, est la star de l'équipe au pouvoir. Avant le 11 septembre, il en était considéré comme le «maillon faible». Au début de la campagne contre le terrorisme, c'est le secrétaire d'Etat Colin Powell, chargé de façonner la coalition interna