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Libération

L'UE critique la Turquie sans la sanctionner

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Ankara a jusqu'au 15 décembre pour ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes.
publié le 9 novembre 2006 à 0h01

Bruxelles (UE) de notre correspondant

La Commission européenne estime prématuré de déclencher une crise avec la Turquie. Alors qu'elle se montre très critique à l'égard d'Ankara dans son rapport d'évaluation, publié hier, en jugeant insuffisants les progrès accomplis par ce pays, elle se refuse à recommander une suspension des négociations d'adhésion entamées en octobre 2005.

Question politique. Néanmoins, elle durcit le ton en lui donnant jusqu'au Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement des 15 et 16 décembre, pour autoriser l'accès de ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes, comme elle s'y est engagée. C'est mal parti : le gouvernement turc a déjà répondu que «la question chypriote est une question politique et ne constitue pas une obligation dans le contexte de notre processus d'adhésion, qui est de nature technique».

La crise entre l'Union et la Turquie se focalise donc moins sur le ralentissement des réformes politiques et économiques que sur Chypre, un Etat membre qu'Ankara refuse toujours de reconnaître. L'UE exige au moins que la libre circulation entre l'île et la Turquie soit effective, comme le prévoit le «protocole d'Ankara», signé en 2005, qui étend l'union douanière aux dix nouveaux Etats membres. Mais le gouvernement dirigé par le conservateur islamiste Recep Tayyip Erdogan s'y refuse, de crainte que cela ne soit interprété comme une reconnaissance de facto de Nicosie.

La Finlande, qui exerce la présidence semestrielle tournante