Menu
Libération

Un écrivain syrien harcelé

Article réservé aux abonnés
En prison depuis mai 2006, Michel Kilo a été à nouveau inculpé pour avoir appelé au respect de l'indépendance du Liban.
publié le 9 novembre 2006 à 0h01

C'est un crime en Syrie d'évoquer la composition ethnico-religieuse d'une ville. Pour avoir dérogé à cette règle, le journaliste et écrivain Michel Kilo, l'un des intellectuels syriens les plus remarquables, en prison depuis mai 2006, a été de nouveau inculpé, au motif d'avoir «provoqué des dissensions confessionnelles». L'opposant est d'autre part incriminé pour «adhésion à une organisation à caractère international»,«insultes à l'encontre d'institutions et de personnalités officielles», et volonté d'«affaiblir le sentiment national». Cela lui avait valu d'être arrêté en mai, après avoir signé une déclaration appelant à une réforme radicale des relations libano-syriennes, en compagnie de neuf autres opposants et militants des droits de l'homme.

Souveraineté. Ce texte, signé par près de 300 intellectuels syriens et libanais et diffusé le 11 mai à Beyrouth, appelle notamment à «respecter et à consolider la souveraineté et l'indépendance du Liban et de la Syrie».

Les défenseurs de Kilo avaient finalement obtenu qu'il soit élargi le 19 octobre après le versement d'une caution de 20 dollars. Mais, le jour de sa libération, un autre tribunal, cette fois la Cour criminelle, l'a une nouvelle fois inculpé, l'empêchant de sortir de prison. Pour le moment, le procès est suspendu en attendant l'examen de recours déposés par la défense, a fait savoir l'Organisation nationale des droits de l'homme en Syrie. De son côté, Reporters sans frontières a dénoncé