Beyrouth de notre correspondante
Le Hezbollah et Amal ont mis le gouvernement libanais devant le fait accompli. Samedi, les cinq ministres chiites qui représentent ces deux partis au sein de l'exécutif ont démissionné, plongeant le pays dans une grave crise politique. «Nous quittons le cabinet, car ce que l'on appelle la majorité ne veut pas que d'autres partis participent au processus de prise décision», a expliqué Trad Hamadé, le ministre du Travail, proche du Hezbollah.
Les négociations qui avaient été engagées lundi dernier entre les principaux leaders politiques du pays en vue de constituer un gouvernement d'unité nationale ont échoué. Le Parti de Dieu, soutenu par le Courant patriotique libre du général chrétien Michel Aoun, réclamait un remaniement ministériel qui lui aurait donné, ainsi qu'à ses alliés, une minorité de blocage.
En réalité, selon les membres de la majorité antisyrienne, les rapports se sont dégradés entre les uns et les autres quand le chef de l'exécutif, Fouad Siniora, a fait part aux participants de son intention de soumettre le projet final de résolution de l'ONU sur la création d'un tribunal international sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri, au Conseil des ministres dès cette semaine. «Je n'arrivais pas à croire que c'est l'affaire du tribunal qui provoquait ces tensions, mais maintenant que les masques sont tombés, je suis pour l'approbation du projet onusien lundi, et si possible avant», a déclaré le chef chrét