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Libération

La gauche polonaise dit merci aux Kaczynski

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L'exécutif ultraconservateur a ressoudé les partis ennemis au sein d'une nouvelle alliance politique.
publié le 13 novembre 2006 à 0h04

Varsovie de notre correspondante

L'irrésistible ascension des jumeaux Kaczynski, des conservateurs qui flirtent avec les populistes et les ultracatholiques, a réussi l'impensable : unir la gauche héritière des communistes à leurs adversaires démocrates d'hier. Les deux anciens partis ennemis, le SLD (postcommuniste) et le Parti démocrate, ont fini par créer une alliance, la Gauche et les Démocrates, avant les élections municipales d'hier. Le but est de constituer une alternative à la domination par la droite conservatrice de la scène politique. «Je n'aurai jamais imaginé que la situation évoluerait dans cette direction, explique l'eurodéputé démocrate Bronislaw Geremek. Mais la formation au pouvoir nuit à l'image de la Pologne dans le monde. Un discours rétrograde part de Varsovie. Le pays qui a été le premier à lancer les transformations en Europe de l'Est est aujourd'hui perçu à travers des déclarations radicales de l'extrême droite polonaise. Cette formation remet en cause les transformations réalisées ces dix-sept dernières années. Des valeurs comme l'Etat de droit, le débat démocratique, les libertés économiques, sont menacées.»

Dérapages. Il y a un an, la Pologne a mis fin à quatre ans de gouvernements postcommunistes, entachés par la corruption et des scandales politiques. Deux formations de droite issues de Solidarité ­ le PiS (Droit et Justice) des frères Kaczynski et les libéraux de la Plateforme civique ­ sont sorties gagnantes des élections. En mauvai