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Libération

Le géant américain Bechtel laisse l'Irak en plan

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L'assassinat d'employés et la fin des crédits accélèrent le départ de la société de travaux publics.
publié le 13 novembre 2006 à 0h04

Fini le temps de l'arrogance, lorsque Bechtel, le géant américain des travaux publics, prenait la part du lion des crédits américains destinés à la reconstruction de l'Irak et assurait avec aplomb que le pays serait vite sur pied. Profitant de l'épuisement des crédits américains, l'entreprise a quitté l'Irak la semaine dernière sur un constat d'échec et avec une image détériorée. L'électricité est toujours loin d'être rétablie à Bagdad, et le gouvernement irakien n'a pas eu un mot pour regretter le départ de l'entreprise américaine. «Elle n'a rien fait. Elle aurait dû partir plus tôt», a même déclaré, la semaine dernière, le président irakien Jalal Talabani, lors d'un entretien avec des journalistes, à l'occasion de sa visite à Paris.

Gangstérisme. Venu dans la foulée de l'invasion américaine, en avril 2003, Bechtel s'était vu accorder une part importante des 18,4 milliards de dollars ­ dont 76 % ont déjà été dépensés ­ de crédits votés par le Congrès pour financer la réhabilitation des infrastructures détruites par la guerre. L'entreprise avait ainsi obtenu 99 contrats d'une valeur totale de 2,3 milliards de dollars pour reconstruire le réseau électrique, l'alimentation en eau potable et le traitement des eaux usées, ainsi que des ponts et des bâtiments. Une mission difficile, dans l'état de délabrement qu'était l'Irak à la chute de Saddam Hussein, qui s'est transformée en mission impossible au fur et à mesure que la rébellion et le gangstérisme s'imposaient. Les lig