Berlin de notre correspondante
La sortie, jeudi, d'un long-métrage intitulé le Dernier Train et évoquant le dernier convoi de Juifs déportés de Berlin vers Auschwitz en 1943 n'a pas éteint la polémique concernant le rôle joué par la Deutsche Bahn (la SNCF allemande) sous le IIIe Reich. Certes, la Deutsche Bahn (DB) a cofinancé le film, sorti sur les écrans le 9 novembre, jour anniversaire de la Nuit de cristal et jour de l'inauguration de la nouvelle synagogue de Munich, à la place du lieu de culte détruit par les Nazis. Mais Hartmut Mehdorn, le président de DB, s'oppose depuis des mois au projet de l'association des Fils et Filles de déportés juifs français de présenter dans les gares allemandes l'exposition de Beate Klarsfeld sur la déportation de 11 000 enfants juifs de France vers Auschwitz entre 1942 et 1944. L'exposition de 180 photographies avait bénéficié du soutien de Louis Gallois, alors président de la SNCF, et avait été montrée dans 18 gares françaises.
«Le sujet est bien trop sérieux pour être traité de la sorte, argumente la Deutsche Bahn, alors que les gens courent vers leur train, un sandwich à la main.» Et de rappeler que le musée des Chemins de fer de Nuremberg consacre une place importante à la déportation. «Nous pouvons compléter cette exposition et la faire voyager à travers le pays, propose la DB. Mais pas dans les gares.»
Une position de plus en plus intenable. Au Bundestag, les députés verts menacent de soumettre la que