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Libération

A Bagdad, l'arme de l'enlèvement massif

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Des hommes en armes, portant l'uniforme de la police, ont enlevé près de 100 personnes au ministère de l'Enseignement supérieur • La communauté sunnite suspecte des escadrons de la mort chiites agissant avec la complicité des forces de sécurité
par Liberation.fr (avec agences)
publié le 14 novembre 2006 à 7h00

La spirale de la violence se poursuit en Irak. Alors que 41 personnes ont été tuées mardi dans plusieurs attentats à travers le pays, des hommes en armes, en uniformes de police, sont parvenus à enlever près de 100 personnes de façon spectaculaire au ministère de l'Enseignement supérieur.

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Abed Diab al-Oujaili a annoncé à la télévision publique Iraqia que "des hommes armés se présentant comme des commandos de la police» sont arrivés à bord d'au moins 20 véhicules et «ont fait irruption dans un bâtiment du ministère et enlevé près de 100 employés et visiteurs, après un affrontement avec les gardes».

Le ministre, qui est membre du Front de la Concorde, le principal bloc parlementaire sunnite, a par ailleurs demandé, devant le Parlement, l'arrêt des cours dans les universités à Bagdad «jusqu'à ce que la lumière soit faite sur ce qui vient de se produire». Quelques heures plus tard, cinq hauts gradés de la police en charge du quartier de Bagdad ont été arrêtés sur ordre du ministère de l'Intérieur, laissant supposer que certains des membres de la police étaient impliqués dans l'opération.

Cet enlèvement survient alors que plusieurs dizaines de milliers de policiers irakiens et soldats américains sont déployés à Bagdad, pour tenter de sécuriser la capitale, en proie à des violences confessionnelles qui ont fait des milliers de morts depuis le début de l'année. Les enlèvements collectifs, le plus souvent à carac