Tskhinvali envoyé spécial
A observer les immenses affiches à l'effigie du président russe, ornées de l'inscription «V.V. Poutine, notre président», qui ornent les rues de Tskhinvali depuis plus d'un an, on peut se demander si c'est vraiment l'indépendance que veulent les 100 000 Ossètes du Sud. En droit, l'Ossétie-du-Sud est une région de la Géorgie, située au nord, à la frontière de la Russie. En réalité, elle est depuis la guerre de 1991-1992 une république séparatiste sans statut juridique. Dans les faits, elle est encore plus que ça : c'est déjà le 89e sujet de la Fédération de Russie, qui la soutient sans la reconnaître de manière officielle.
Plus de 90 % des Ossètes du Sud, un peuple caucasien en majorité de confession orthodoxe et de langue indo-iranienne, ont reçu un passeport russe au cours des quatre dernières années. Et la dépendance vis-à-vis du grand frère russe est totale. «Tout ici vient de la Russie. Les salaires, les retraites, le budget, c'est de l'argent russe. Nous sommes nourris par eux», explique Irina Kelekhsaeva, une journaliste indépendante de Tskhinvali.
La guerre qui, peu après l'éclatement de l'Union soviétique, a opposé les séparatistes aux milices géorgiennes entre 1991 et 1992 a détruit le peu d'infrastructures de la région. Depuis, personne n'est venu investir. «Où est-ce que tu veux travailler ici ? On ne construit rien ici, pas même des toilettes, parce que personne ne peut être sûr qu'ils vont être rentables», ironise sur