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Libération

L'Afrique du Sud enterre l'apartheid sexuel

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publié le 15 novembre 2006 à 0h05

Johannesburg de notre correspondante

«Sur le papier, nous avons tous les droits, se félicite Musa Ngubane, 26 ans, de Behind the Mask, l'une des nombreuses associations gays sud-africaines. Mais dans la vie réelle nous nous heurtons encore à une grande hostilité.» Le Parlement sud-africain a voté, hier, une loi autorisant le mariage homosexuel, devenant le premier pays du continent à légaliser l'union entre deux personnes du même sexe. Et le sixième au monde. Ce vote clôt un chapitre entamé dès 1996.

Adoptée cette année-là, la Constitution sud-africaine était la première au monde à interdire toute discrimination en fonction de l'orientation sexuelle. A l'époque, l'ANC avait voulu marquer une rupture totale avec les multiples ségrégations instaurées par le régime d'apartheid, sous lequel les relations sexuelles entre hommes étaient passibles d'une peine de prison. «On devait se cacher, témoigne Michelle, une Afrikaner de 36 ans issue d'un milieu populaire. Depuis, les changements ont été stupéfiants.»

Capitale rose. A partir de 1998, les gays ont conquis, avec l'appui de la Cour constitutionnelle, une série de droits, y compris celui d'adopter des enfants. Le Cap est même devenu l'une des capitales de la planète «rose». Chaque année, la Gay Pride de Johannesburg attire des milliers de personnes. La communauté gay a ses bars, ses journaux et même ses églises. Le contraste est spectaculaire avec le reste du continent africain, où l'homosexualité est ig