Tout est réuni pour qu'un conflit de grande ampleur éclate entre les tribunaux islamiques, qui contrôlent, outre la capitale Mogadiscio, la majeure partie du centre et du sud de la Somalie, et le Gouvernement fédéral de transition (GFT), basé à Baidoa. Non seulement, la logique de conquête des islamistes ne peut que finir par se heurter au GFT, soutenu par l'Ethiopie voisine. Surtout, les deux camps ont accumulé des quantités considérables d'armes, comme le révèle un rapport d'experts de l'ONU, qui doit être présenté demain au Conseil de sécurité.
Malgré un embargo international, la Somalie fait face depuis plusieurs mois à un «afflux endémique d'armes» dont le panel d'experts décrit en détail les modalités et les relais. Ce sont les tribunaux islamiques, un ensemble de milices relativement informelles jusqu'à la prise de Mogadiscio en mai, qui ont le plus bénéficié de cette course aux armements : ils sont approvisionnés par de puissants intérêts officiels ou privés en Erythrée au premier chef, mais aussi de Djibouti, d'Egypte et de Libye, d'Arabie Saoudite, d'Iran, de Syrie et même du Hezbollah libanais. Les islamistes ont aussi bénéficié de l'armement le plus sophistiqué, qui leur permettrait de mener une guérilla «à l'irakienne», note le rapport. Le GFT, pour sa part, est approvisionné par l'Ethiopie, l'Ouganda et le Yémen. Dans le cas de l'Ethiopie et de l'Erythrée, ce soutien va jusqu'à l'envoi de plusieurs centaines, voire de milliers d'hommes. Les deux pa