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Libération

Aux Pays-Bas, les gays iraniens échappent à la corde

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Menacés de mort en Iran, les homosexuels sont considérés comme réfugiés politiques par Amsterdam.
publié le 16 novembre 2006 à 0h06

Amsterdam de notre correspondante

Saba Rawi respire. Depuis que les Pays-Bas reconnaissent les homosexuels iraniens comme des réfugiés politiques, cet Iranien de 31 ans se voit enfin un avenir. Arrivé en 2001, il fait partie des dix demandeurs d'asile qui n'ont plus à craindre d'être rapatriés. L'air fatigué mais souriant, Saba Rawi explique que son dossier a été rejeté une première fois, mais qu'il a fait appel en mars dernier. Membre d'une minuscule Organisation des lesbiennes et homosexuels persans (PGLO) basée au Canada, Saba est le seul à s'exprimer publiquement dans le royaume. Sous pseudonyme, par peur de représailles et surtout, pour que sa famille ne sache pas.

Lorsque la ministre de l'Intégration, Rita Verdonk, a annoncé son revirement, le 18 octobre, Saba Rawi n'en a pas cru ses oreilles. «J'ai d'abord pensé qu'elle n'accepterait de traiter les dossiers qu'au cas par cas, explique-t-il. J'ai mis un temps à comprendre que la clémence était bien collective, pour tous les homosexuels iraniens.» Connue pour sa fermeté, la ministre libérale affirmait encore, le 28 février, qu'être homosexuel ­ ou chrétien ­ ne représentait pas un danger majeur en Iran, à condition de «ne pas le crier sur les toits».

Lobbying intense. Elle s'est du coup attirée les foudres de plusieurs associations de défense des droits de l'homme. Human Rights Watch (HRW) la pressait de ne pas procéder aux expulsions annoncées. Après la pendaison de deux homosexuels à Téhéran, en mars