Un adulte sur cinq et un enfant sur dix en Europe sont obèses. Afin de mieux lutter contre ce fléau, une conférence internationale réunissant des ministres et hauts fonctionnaires de la santé de 53 pays européens, auxquels s’ajoutent Israël et certaines républiques d’Asie centrale, se tient à Istanbul depuis mercredi. Francesco Branca, conseiller régional pour la nutrition et la sécurité sanitaire des aliments à l’OMS, et organisateur de la conférence, à répondu à nos questions.
Cette conférence vise à impliquer davantage les Etats dans la lutte contre l'obésité. Mais concrètement, que peuvent les pouvoirs publics européens pour faire reculer la maladie?
Ils peuvent beaucoup! Ce que nous demandons aux Etats, c'est de prendre conscience du fait que l'obésité représente un enjeu majeur: problème de santé publique, mais aussi de coût pour les Etats. Nous voulons donc changer de perspective: jusqu'ici, la responsabilité de l'obésité reposait entièrement sur les individus et nous voulons déplacer cette responsabilité sur les Etats, afin qu'ils organisent une véritable campagne de lutte contre le surpoids, à très grande échelle. A l'issue de cette conférence, nous espérons que tous les pays auront signé une charte, véritable plan de bataille qui associerait tous les secteurs à la lutte contre ce fléau: la santé, bien sûr, mais aussi l'agriculture, la distribution, l'éducation… Dans les écoles, par exemple, un grand travail doit être fait dès le plus jeune âge,