Pour tenter de couper court à toute contestation violente en République démocratique du Congo (RDC), la communauté internationale s'est empressée, hier, de saluer la victoire du président sortant, Joseph Kabila. Et, comme souvent dans les crises qui secouent le continent africain, l'Union européenne fait miroiter son aide économique. Le haut représentant de l'UE pour la politique extérieure, Javier Solana, a ainsi assuré Kabila «de la disponibilité de l'UE à oeuvrer, aux côtés des autorités congolaises, à l'immense tâche de la reconstruction de la RDC».
L'argent, nerf de la paix ? Pas seulement. A Kinshasa, la présence des 1 400 hommes de l'Eufor, la force déployée par l'UE pour sécuriser les élections, s'est révélée dissuasive, empêchant l'engrenage de la violence lors de la proclamation des résultats du premier tour, en août. Or l'Allemagne, qui en assure le commandement, a confirmé son retrait à la fin du mois, date à laquelle expire le mandat de l'Eufor.
«Tout le monde a bien conscience au sein des chancelleries occidentales que le calme précaire qui règne à Kinshasa est de façade», confie un observateur étranger, joint par téléphone. Les inquiétudes portent notamment sur la garde prétorienne de Bemba, le rival malheureux de Kabila.
17 600 soldats de l'ONU sont présents en RDC, mais 80 % d'entre eux sont stationnés dans l'est du pays, loin de la capitale. L'Eufor pourrait-elle jouer les prolongations ? Selon une source bien informée, l'Espagne est sollicitée p