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Libération

La victoire annoncée de Kabila fait peur à Kinshasa

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publié le 17 novembre 2006 à 0h07

Kinshasa de notre correspondante

Hier, en fin de journée, pas un coup de feu n'avait résonné dans les rues de Kinshasa, suspendue aux lèvres de Jean-Pierre Bemba. Le rival malheureux de Joseph Kabila, proclamé vainqueur de la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré rejeter les résultats, tout en optant pour des recours «légaux». Toute la journée, les chars de l'ONU ont sillonné le centre-ville, tandis que les hélicoptères de la force européenne, l'Eufor, veillaient, à l'affût de tout mouvement suspect. Rodés aux soubresauts de leur ville et échaudés par les violences lors des résultats du premier tour, en août, les Kinois sont restés chez eux. Quant aux Blancs, les Mundele, les seuls à fouler le bitume étaient les journalistes, la plupart postés devant la résidence de Bemba. Dans l'attente d'une bataille trop prévisible. «Au Congo-Kinshasa, quand on imagine dix scénarios, il faut s'attendre à ce que le onzième se réalise», résume un militaire occidental.

Ville fantôme. Depuis l'annonce des résultats du second tour, mardi soir, les habitants de Kinshasa n'ont qu'une seule et même préoccupation : va-t-il y avoir la guerre entre les gardes armés du perdant et ceux du vainqueur, Joseph Kabila ? A l'heure du verdict, le centre de la capitale avait des allures de ville fantôme. Le lendemain matin, à 8 heures, horaire traditionnel de bouchons à Kinshasa pour cause de débarquement massif de travailleurs, le trafic était exceptionnellem