L'effet domino du conflit au Darfour (ouest du Soudan) est en train de susciter un début de mobilisation internationale. Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Louise Arbour, vient ainsi de demander, depuis Genève, une «action immédiate» pour prévenir une catastrophe humanitaire au Tchad voisin.
La France avait plaidé, le week-end dernier, lors d'une tournée dans la région du chef de sa diplomatie, Philippe Douste-Blazy, pour le déploiement d'une force internationale au Tchad et en Centrafrique, aux confins du Darfour.
C'est au Tchad que la situation est la plus préoccuante. Depuis une dizaine de jours, des bandes armées circulant à cheval ravagent l'est
de cette ancienne colonie française, le long de la frontière avec le Darfour. Selon les témoignages des rescapés, ces cavaliers - dont le
mode opératoire rappelle celui des jenjawids (milices supplétives à la solde du régime de Khartoum) - seraient issus des communautés
arabes et attaqueraient systématiquement les villages peuplés d'Africains.
Selon un nouveau bilan établi jeudi par le gouvernement tchadien, cette vague de violences intercommunautaires aurait fait au moins 400 morts. «Les survivants des attaques décrivent leurs agresseurs comme étant des nomades arabes, aussi bien Tchadiens que Soudanais», confirme le porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), Ron Redmond. «Les témoignages sont terrifiants, ajoute-t-il, et font notamment état de bébés,
Le Tchad au bord de la catastrophe humanitaire
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Patrouille de soldats de l\'Union africaine dans la région soudanaise du Darfour. En dépit de la ferme opposition du Soudan, les Nations unies n\'ont pas renoncé à dépêcher des casques bleus au Darfour pour épauler le contingent africain de l\'Union africaine, assure Kofi Annan. /Photo prise le 19 mars 2006/REUTERS/Opheera McDoom (REUTERS)
par Thomas HOFNUNG
publié le 17 novembre 2006 à 7h00
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