La déclaration sonne comme un avertissement. «Les relations dans le domaine militaire avec la France ont été suspendues», a déclaré mercredi soir le général Ilker Basbug, chef d'état-major de l'armée de terre, lors d'une réception marquant le 23e anniversaire de la République turque autoproclamée de Chypre Nord. La réunion annuelle qui passe en revue la coopération militaire turco-française, prévue en décembre, a déjà été annulée. Il s'agit de la première mesure de rétorsion directe contre la France, après le vote, mi-octobre, par 106 députés, d'un projet de loi sanctionnant la négation du génocide arménien entre 1915 et 1917. Le texte doit encore passer au Sénat, revenir à la Chambre, puis être signé par le Président.
Echanges. Le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül, a affirmé que, si cette loi prenait effet, «les liens bilatéraux seraient irréparablement endommagés dans les domaines économique, politique et de sécurité». Les échanges entre la Turquie et la France se chiffraient en 2005 à 8,2 milliards d'euros. L'annonce du chef de l'armée de terre turque a surpris. «Elle a été faite dans un cadre informel, lors d'une réception, pas sous la forme d'une communication officielle», a relevé un haut diplomate français. Hier soir, le chef d'état-major général, le général Buyukanit, réputé être un faucon, n'avait pas confirmé cette annonce. La suspension ne concernerait que les relations bilatérales, mais pas la coopération au sein de l'Otan ou dans le