C'est un cri d'alarme qu'a lancé hier l'ONG française Médecins du monde (MDM) au sujet de la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Les effets cumulés de six ans d'Intifada et de répression israélienne, de l'embargo international décrété après la victoire électorale du Hamas en janvier et des opérations militaires répétées depuis l'enlèvement d'un soldat israélien le 25 juin, ont fini par mener le territoire palestinien au seuil d'une «crise humanitaire majeure».
Pauvreté. Les résultats de cette étude, menée auprès de la population venue consulter les structures de santé de la bande de Gaza, révèle une situation proprement stupéfiante. Tous les clignotants sont au rouge, qu'il s'agisse de l'activité économique, de l'accès à l'eau et à l'électricité ou de l'état général de la santé. Alors que 70 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté (fixé à 1,9 euro par jour), plus de neuf habitants sur dix déclarent prendre moins de trois repas par jour. Le chômage frappe 40 % de la population, soit plus du double en six ans. Selon les prévisions de la Banque mondiale, il devrait atteindre 47 % en 2008. Sans compter que les salaires des dizaines de milliers de fonctionnaires de l'Autorité palestinienne, qui font vivre le quart de la population, ne sont plus versés depuis mars.
Ce sombre tableau s'est nettement détérioré depuis le début de l'opération «Pluie d'été», fin juin, destinée à retrouver le soldat Gilad Shalit, enlevé par des activistes palestiniens.