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Libération

L'îlot pétrolier de la discorde au Gabon

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Trois ministres accusés de «haute trahison» par les caciques du régime d'Omar Bongo.
par Pauline SIMONET
publié le 18 novembre 2006 à 0h08

Libreville correspondance

«Je serai candidat en 2012.» Après trente-neuf ans à la tête du Gabon, le doyen des chefs d'Etat africains, Omar Bongo, n'est pas rassasié du pouvoir. Prononcée après plusieurs semaines de crise au sein de la majorité, la «sentence» présidentielle ne s'adresse pas à l'opposition mais à ses propres ouailles indisciplinées. Car la guerre de succession qui couvait depuis plusieurs mois s'est ouverte au Gabon à l'occasion de l'affaire Mbanié (1), du nom d'un îlot situé à une trentaine de kilomètres des côtes gabonaises.

C'est par le journal l'Union, jugé proche du gouvernement, que le scandale est arrivé. Son directeur, Albert Yangari, un ami de longue date du président Bongo, a lancé les hostilités à la mi-septembre, en accusant des ministres d'avoir proposé au chef de l'Etat de vendre à la Guinée-Equatoriale ce territoire, dont les eaux sont potentiellement riches en pétrole. Libreville et Malabo, qui ont entamé des négociations sous l'égide de l'ONU, se disputent cette bande de sable depuis plusieurs décennies.

«Forfaiture». Depuis ces accusations, l'«île aux rats» (elle abritait jadis quantité de ces rongeurs), aujourd'hui colonisée par des crabes et quelques gendarmes gabonais, est devenue l'objet de toutes les attentions. La polémique enfle. Le Crocodile, un journal privé, cite les noms des membres du gouvernement qui seraient impliqués dans cette «forfaiture» : les ministres de l'Intérieur, André Mba Obame, de la Communic