Fatou Bensouda est la procureure adjointe de la Cour pénale internationale (CPI), instituée en juillet 2002 pour juger les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et les génocides. La magistrate est chargée des poursuites contre le premier inculpé de la CPI, Thomas Lubanga Dyilo, dont l'audience de confirmation des charges a démarré jeudi. D'ici au 28 novembre, la CPI doit déterminer si elle dispose de tous les éléments de preuve pour permettre, début 2007, la tenue d'un procès à l'encontre de ce seigneur de guerre en république démocratique du Congo.
Quel bilan faites-vous des premiers jours d'audience de confirmation des charges à l'encontre de Thomas Lubanga ?
Le démarrage des travaux de la Cour pénale internationale a longtemps été un rêve. Il s'est depuis cristallisé en réalité. Toutes les parties vont maintenant avoir l'occasion de présenter leurs points de vue. Et même si nous ne sommes encore que dans la phase préliminaire, nous avons fait un pas très important pour le procès de cet homme. Je ne doute pas de la validité des preuves que nous avons recueillies.
Pourquoi n'avez-vous gardé que les inculpations pour enrôlement et conscription d'enfants de moins de 15 ans et abandonné celles concernant les crimes de guerre, les meurtres et les viols ?
Notre responsabilité première est de nous assurer qu'une preuve présentée à la cour puisse soutenir les accusations. Quand nous avons demandé la remise de Lubanga à la cour, nous avions des preuves suffisantes pour les acc