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Libération

Le poison de Londres sent le Kremlin

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Un ex-espion russe, nationalisé britannique, entre la vie et la mort après avoir été empoisonné.
publié le 21 novembre 2006 à 0h10

Londres de notre correspondante

Alexandre Litvinenko, un ancien membre du KGB âgé de 43 ans, réfugié en Grande-Bretagne depuis 2000 et devenu un opposant sulfureux à Poutine, est toujours entre la vie et la mort à l'hôpital londonien de University College, sous la protection de la police. Litvinenko, qui a pris la nationalité britannique, a apparemment absorbé une dose de mort aux rats, du thallium. Selon ses proches, qui accusent le Kremlin, les premiers symptômes seraient apparus le 1er novembre. Hier, cet homme qui ressemble désormais à un vieillard, incapable de se nourrir et ayant perdu tous ses cheveux, a été placé en unité de soins intensifs.

Ex-collègue. Pour Oleg Gordievski, un ancien membre du KGB recruté par les services de contre-espionnage britanniques dans les années 60 et réfugié à Londres, la responsabilité du Kremlin ne fait aucun doute. Hier, les services secrets russes ont nié toute implication dans cette affaire, affirmant avoir renoncé «depuis longtemps» à l'empoisonnement.

Le jour de la tentative d'élimination présumée, Litvinenko aurait rencontré deux hommes : un ex-collègue avec qui il aurait pris le thé dans un hôtel, l'auteur présumé de la tentative de meurtre, selon la version de Gordievski rapportée par le quotidien The Times, puis un universitaire italien qui lui aurait remis au cours d'un déjeuner dans un restaurant japonais des documents relatifs à l'assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa, une opposante tuée à Moscou le moi