Tokyo de notre correspondant
Au moment où la Corée du Nord décide de reprendre les pourparlers à six sur son programme nucléaire, l'ex-président sud-coréen, Kim Dae-jung, 80 ans, au pouvoir de 1998 à 2003 et lauréat du prix Nobel de la paix en 2000 pour ses efforts de rapprochement avec la Corée du Nord connus sous le nom de «Politique du rayon de soleil», prône dans cet entretien accordé chez lui à Libération la reprise d'un dialogue bilatéral direct entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, «comme au temps de Bill Clinton».
Comment avez-vous réagi à l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre ?
La tension s'est accrue d'un cran sur la péninsule coréenne. Des ombres noires menacent. Mais il ne faut pas oublier que la Corée du Sud et la Corée du Nord se sont engagées en décembre 1991, via un accord commun, à dénucléariser la péninsule. L'essai nucléaire du 9 octobre viole clairement cet engagement. Pour revenir à l'esprit de l'accord de 1991 et parvenir à la paix, la Corée du Nord doit au préalable abandonner son programme nucléaire.
Depuis l'essai nucléaire, la Corée du Sud hésite. Doit-elle punir plus sévèrement la Corée du Nord ?
Il y a deux options possibles : l'action militaire et les sanctions économiques. Si les moyens militaires étaient utilisés, ils causeraient d'immenses pertes et sacrifices. Pour le malheur de 70 millions de Coréens, la péninsule serait réduite en cendres. Nous sommes fermement opposés à toute action militaire. Les Etats-Unis et le Japon o