Encore sous le choc de l’assassinat du ministre Pierre Gemayel, le Liban a entamé mercredi une période de deuil national de trois jours. Le ministre de l’Industrie, qui a été abattu mardi alors qu’il circulait dans un faubourg chrétien du sud de Beyrouth, est la sixième personnalité politique anti-syrienne assassinée depuis la mort du Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005. Certains craignaient mercredi que le meurtre ne plonge les différentes factions du pays dans une nouvelle crise.
Cet assassinat, attribué à Damas par les proches de Gemayel, a complètement éclipsé la fête nationale, mercredi. Toutes les célébrations organisées pour commémorer l'indépendance, à commencer par un défilé militaire, ont été annulées. La dépouille de Gemayel a été transportée mercredi dans sa ville natale de Bekfaya, au nord-est de Beyrouth, où des centaines de personnes ont défilé derrière son cercueil, en brandissant des portraits du défunt et des drapeaux des Phalanges chrétiennes, sa formation politique.
Au passage du cortège, des femmes perchées sur des balcons jetaient du riz sur le cercueil. La police et l'armée étaient déployées en nombre à Bekfaya, comme dans tous les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Condamné de façon unanime par la communauté internationale, ce crime risque d'aggraver les tensions entre le gouvernement et l'opposition qui accuse ce gouvernement d'être aligné sur les Etats-Unis. De nombreuses figures de la politique libanaise ont vu la main de la Syrie derri