Utrecht envoyée spéciale
Pourfendeur de la maison royale d'Orange-Nassau, catalyseur du non néerlandais à la Constitution européenne, l'ex-maoïste Jan Marijnissen est l'homme politique le plus populaire aux Pays-Bas. Les femmes, spécialement, l'adorent. «C'est le voisin parfait que tout le monde voudrait avoir. Toujours prêt à mettre les mains dans le cambouis quand votre voiture est en panne», résume Marjan, professeur de néerlandais. Carrure de rugbyman, crâne chauve et pétillant regard vert-de-gris, Marijnissen est en territoire conquis lorsqu'il répond, ce dimanche à Utrecht, à un public de lectrices du magazine féminin Margriet. «Si je veux devenir ministre ? L'important, c'est que le pays ait un bon gouvernement, pas que j'aie un bon job», assure le leader du Socialistische Partij (SP, Parti socialiste).
Consécration. Tous les sondages concordent : un seul parti est assuré d'un triomphe, ce soir, c'est le SP, promis au doublement, voire au triplement, de ses 9 sièges au parlement. Cette extrême gauche nationaliste et anticapitaliste pourrait même devenir la troisième force du pays, devant l'honorable parti libéral VVD, qui s'incarne en France en la personne du «diabolique» Frits Bolkestein. A 54 ans, Marijnissen, ancien métallo, voit même poindre la consécration suprême pour le parti qu'il dirige depuis 1989, avec pourquoi pas ? l'entrée dans une coalition gouvernementale, au côté des sociaux-démocrates du PVDA et des écolos de Groenlinks. «Un