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«Aux Pays-Bas, populismes de droite et de gauche se rejoignent»

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L\'Appel chrétien-démocrate (CDA) du Premier ministre Jan Peter Balkenende, ici aux côtés de son épouse, est arrivé en tête des élections législatives de mercredi aux Pays-Bas. Le parti devra cependant trouver des partenaires pour s\'assurer une majorité, tâche qui s\'annonce longue et difficile. /Photo prise le 22 novembre 2006/REUTERS/Jerry Lampen (REUTERS)
par Sabine CESSOU
publié le 23 novembre 2006 à 7h00

Dick Pels, sociologue basé à Amsterdam, a écrit en 2003 un livre sur Pim Fortuyn, le leader de droite populiste assassiné, et un essai en 2005 sur les failles du nouveau nationalisme culturel – ces fameuses «normes et valeurs néerlandaises» défendues par la droite populiste comme par la gauche radicale. Il commente les résultats provisoires des élections législatives, marquées par la victoire des chrétiens démocrates (CDA, 41 sièges sur 150), le recul des sociaux démocrates du Parti du travail (PVDA, 32 sièges), la montée du Parti socialiste (SP, extrême gauche, 26 sièges) et la percée du nouveau Parti pour la liberté (PVDV, 9 sièges), fondé l'an dernier par le populiste de droite Geert Wilders.Comment expliquez-vous que l'ultra-conservateur Geert Wilders ait remporté 9 sièges, alors que la droite populiste paraissait moribonde ?
Personne ne s'y attendait. Quelque 600 000 électeurs soutiennent les vues anti-islam de Geert Wilders. Manifestement, les Néerlandais ont toujours peur de la globalisation et de l'immigration. L'identité nationale, la sécurité économique priment, de même qu'un certain provincialisme. Fait marquant, les grands gagnants du scrutin sont les deux seuls partis ayant fait campagne pour le «non» lors du référendum sur l'Europe en 2005.

Est-ce la seule raison à la progression du Parti socialiste ?

Cette gauche conservatrice incorpore beaucoup d'éléments de la droite populiste. Le SP est anti-européen,