Une foule immense, rassemblée près de la cathédrale Saint-Georges des Maronites de Beyrouth : le Liban enterre jeudi Pierre Gemayel, le ministre chrétien assassiné mardi, lors d’un grand rassemblement que le camp antisyrien a transformé en démonstration de force contre le président syrien Bachar al Assad et ses alliés de l’opposition libanaise.
Alors que des responsables sunnites, druzes et chrétiens ont accusé la Syrie d’avoir tué Gemayel, 34 ans, issu d’une grande famille maronite et fils de l’ancien président Amine Gemayel, des dizaines de milliers de Libanais, conspuant la Syrie, piétinant des portraits du président Emile Lahoud, proche de Damas, se sont rassemblés dans le centre de Beyrouth, aux abords de la cathédrale Saint-Georges des Maronites, où la cérémonie des obsèques est prévue à 13h00 locales (11h00 GMT). Au même moment, des centaines de sympathisants accompagnaient le cercueil de Pierre Gemayel, enveloppé des drapeaux libanais et du parti chrétien des Phalanges, depuis le village de Bikfaya, berceau de la puissante famille maronite, dans la montagne près de Beyrouth. D’énormes bouchons se sont formés aux entrées de la ville, quadrillée par des blindés de l’armée et par les forces de sécurité. Des convois de bus et de voitures, klaxons hurlant, affluaient de toutes les régions du pays.
Dans le centre de la capitale, les magasins ont baissé leur rideau en signe de deuil. Sous une marée de drapeaux libanais, rouges et blancs frappés du Cèdre vert, des manifestan