Pleurant en silence, ils étaient des milliers à accueillir et à applaudir la dépouille de Pierre Gemayel, hier à Bikfaya, le fief des Gemayel dans la montagne libanaise. Des salves d'armes automatiques tirées vers le ciel ont accompagné le cercueil du ministre de l'Industrie abattu mardi dans un faubourg chrétien de Beyrouth.
Emotion. Tout le clan était là ou plutôt ses survivants, Pierre Gemayel étant, à 34 ans, le quatrième membre de la famille assassiné : le fils de Béchir, tué en 1982 dans un attentat à la voiture piégée un mois après avoir été élu président ; Amine Gemayel, son frère et successeur et le père de Pierre. L'arrivée de Ghassan Tuéni, grande figure de la presse libanaise qui enlace Amine, sera un moment d'émotion : Gebrane Tuéni, son fils, directeur du journal An-Nahar etdéputé antisyrien, a été lui aussi assassiné le 12 décembre 2005.
Alors que trois jours de deuil national commençaient hier, la Syrie est une fois de plus montrée du doigt après ce sixième assassinat d'une personnalité antisyrienne depuis la mort de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, en février 2005. Le chef druze Walid Joumblatt a estimé que ces meurtres «allaient se poursuivre» et a affirmé qu'il «n'y aura ni sécurité, ni paix, ni démocratie (au Liban) tant que le régime syrien est en place». Pour Amine Gemayel qui précise n'avoir «pas encore de preuves ou de présomption» , «tout prête à croire que c'est le comportement habituel de la Syrie». L'ex-président, q