Député socialiste du Tarn, Paul Quilès avait dirigé, en 1998, la mission parlementaire d'information sur le Rwanda (lire le document de synthèse ou le rapport de la mission). Il réagit à la décision du juge Jean-Louis Bruguière de lancer des mandats d'arrêt contre neuf proches du président Paul Kagamé, dont son chef d'état-major, James Kabarebe, accusés d'être responsable de l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion de l'ancien président Juvénal Habyarimana, piloté par un équipage français. Un attentat qui avait servi de déclencheur au génocide.Comment réagissez-vous à cette décision?
Je ne suis pas étonné. A l'époque de la Mission d'information, nous savions qu'il y avait une zone d'ombre dans l'origine de l'attentat du 6 avril 1994. Nous avons demandé que la justice se saisisse de cette affaire au plus vite pour comprendre qui était à l'origine de ce qui a déclenché le génocide. Nous avions retenu deux hypothèses: celle d'une action des extrémistes au sein des Forces armées rwandaises (hutu) ou celle du Front patriotique rwandais (FPR) de Kagamé. Nous ne tranchions pas, mais les présomptions pesant sur le FPR étaient assez fortes.
En quoi consistaient-elles?
Il y avait des arguments techniques et politiques. Nous savons que le FPR possédait des missiles sol-air, retrouvés dans
«Kagamé n’a jamais hésité à s’appuyer sur le drame du génocide pour asseoir son pouvoir»
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par Thomas HOFNUNG
publié le 23 novembre 2006 à 7h00
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