Nouakchott envoyé spécial
C'est un enchevêtrement sans fin de cubes de parpaings mal cimentés, de tentes rapiécées et de bicoques fatiguées où, faute d'eau courante, la plupart des habitants achètent le précieux liquide à des charrettes tirées par des ânes, et pour s'éclairer, peu ont d'autres choix que la lampe à pétrole ou la bougie. A trois kilomètres du centre de Nouakchott, Arafat, est l'une des plus pauvres communes de Mauritanie. 60 000 âmes y vivent, la plupart des paysans et des pasteurs chassés du «bled» par les sécheresses successives depuis les années 70 dans ce pays aux trois quarts désertiques.
«Vraies règles de l'islam». «Les conditions de vie sont extrêmement difficiles. Il n'y a ni travail ni service public», témoigne Leila, une mère de famille qui habite ici depuis quinze ans. Avec d'autres femmes, elle a tenté de monter une coopérative féminine pour faire du petit commerce, avant d'abandonner. «On n'avait pas les moyens de tenir. Personne ne voulait nous aider, se souvient-elle. Partout on nous disait qu'il n'y avait pas d'argent.» Leila s'est alors tournée vers une ONG financée par des fonds saoudiens. «Là, on a trouvé des oreilles attentives. Non seulement on nous a aidées, avec un vrai projet, une crèche. Mais on nous a aussi appris à lire et à écrire, alors qu'aucune de nous n'a jamais été à l'école. Certaines femmes qui n'ont jamais eu d'époux, ont même trouvé des maris grâce à ces gens-là, en plus ils nous ont appris les vraies