Caracas de notre correspondant
Teodoro Petkoff, 73 ans, est un vieux routier de la vie politique et intellectuelle vénézuélienne. Guérillero dans les années 60, il rompt ensuite avec le communisme et fonde, en 1971, le MAS (Mouvement vers le socialisme). Entre 1993 et 1998, il est ministre du chrétien-démocrate Rafael Caldera. Chef de file de l'opposition de la gauche modérée au président Hugo Chávez, directeur du quotidien Tal Cual, il soutient la candidature du social-démocrate Manuel Rosales qui veut fédérer toutes les oppositions à Chávez à l'élection du 3 décembre.
Hugo Chávez prône «le socialisme du XXIe siècle». De quoi s'agit-il ?
Ce gouvernement ne possède pas de corpus théorique : les valeurs, la doctrine du «socialisme du XXIe siècle» restent un mystère. Jusqu'à présent, les seules caractéristiques que l'on a pu en percevoir sont celles du socialisme du XXe siècle, c'est-à-dire de l'expérience communiste qui a échoué en URSS et dans le bloc soviétique, dont Cuba. Dans la version du XXIe siècle, on perçoit une accentuation de l'autoritarisme, du militarisme et de l'autocratisme.
La grande différence, selon Chávez, serait surtout la participation effective du peuple au destin du pays...
Théoriquement, cela existait aussi dans le socialisme du XXe siècle ! Il faut reconnaître que durant ses premières années de pouvoir, Chávez a délogé la vieille classe politique corrompue du pays. Mais pour mettre en place une nouvelle élite : la sienne ! La vraie différence, c'est